Quand la médiation procure un réel apaisement

Mardi matin, une petite salle neutre dans un hôtel d’une zone d’activité, un brouillard à couper au couteau. Le directeur est en avance, une des deux salariées concernées par la médiation arrive à l’heure précise. La seconde a quelques minutes de retard. Personne ne touche aux viennoiseries, les estomacs sont noués. Quand nous nous asseyons, le directeur exprime ses attentes, son souhait de voir la situation conflictuelle s’apaiser. L’émotion est palpable. La tension également. Les entretiens individuels qui suivent sont très rapides. Les deux salariées ont l’envie commune de se dire ce qui est dur à vivre depuis plusieurs mois, mais également d’entendre ce que l’autre aura à lui dire. La médiation a en réalité déjà commencé depuis plusieurs semaines, sans que ce soit perceptible. Dès la proposition qui leur a été faite et qu’elles ont accepté sur le principe.

Je suis toujours admirative du courage des personnes qui acceptent une médiation. Je le souligne. Quelques heures plus tard, l’une des deux propose à l’autre de partager dorénavant toutes leurs difficultés, de ne pas rester seule face à des situations professionnelles dures, même extérieures à leur relation. Je constate à nouveau qu’il se joue dans une relation interindividuelle beaucoup plus que les crispations personnelles. L’environnement, le contexte, le système est interrogé. Une médiation contribue souvent à questionner voire faire bouger bien au-delà des personnes présentes.

La puissance de la médiation est là. Les visages sont détendus, souriants. Sans oublier le passé, une partie de la confiance mutuelle est restaurée.