Des Lumières éclairantes ou aveuglantes sur l’égalité femmes / hommes ?

égalité professionnelle

« En ce qu’ils ont de commun, les deux sexes sont égaux : en ce qu’ils ont de différent, ils ne sont pas comparables« .

Cette citation célèbre de Jean-Jacques ROUSSEAU semble limpide et d’une actualité toujours brûlante. Je l’ai trouvée encore ce matin dans Les dossiers pratiques de Psychologie sur l’Estime de soi.

Mais cette citation, sortie de son contexte (littéraire) pourrait laisser penser que  Rousseau est un féministe ou tout du moins un égalitariste. C’est sans compter la lecture de la suite du texte, issu de son Emile ou de l’Education, qui n’est autre qu’un traité d’éducation sur « l’art de former les hommes ».

« Une femme parfaite et un homme parfait ne doivent pas plus se ressembler d’esprit que de visage, et la perfection n’est pas susceptible de plus et de moins. Dans l’union des sexes chacun concourt également à l’objet commun, mais non pas de la même manière. De cette diversité naît la première différence assignable entre les rapports moraux de l’un et de l’autre.

L’un doit être actif et fort, l’autre passif et faible : il faut nécessairement que l’un veuille et puisse, il suffit que l’autre résiste peu.

Ce principe établi, il s’ensuit que la femme est faite spécialement pour plaire à l’homme. Si l’homme doit lui plaire à son tour, c’est d’une nécessité moins directe : son mérite est dans sa puissance ; il plaît par cela seul qu’il est fort. Ce n’est pas ici la loi de l’amour, j’en conviens ; mais c’est celle de la nature, antérieure à l’amour même.

Si la femme est faite pour plaire et pour être subjuguée, elle doit se rendre agréable à l’homme au lieu de le provoquer ; sa violence à elle est dans ses charmes ; c’est par eux qu’elle doit le contraindre à trouver sa force et à en user. L’art le plus sûr d’animer cette force est de la rendre nécessaire par la résistance. Alors l’amour-propre se joint au désir, et l’un triomphe de la victoire que l’autre lui fait remporter.

De là naissent l’attaque et la défense, l’audace d’un sexe et la timidité de l’autre, enfin la modestie et la honte dont la nature arma le faible pour asservir le fort. »

No comment !